L'hypersensibilité en plein dans la figure

Publié le 20 avril 2022 à 12:11

Voilà, je repose Elle e(s)t moi. J'avais survolé l'ouvrage au salon du livre de Vichy ce weekend. Les première pages m'avaient immédiatement happé, tant le style semblait délicat, voire même touchant. La vérité, à l'issue de ma lecture, va bien au delà de tout ce que j'imaginais.

Non, ce livre n'est pas touchant. Touchant, c'est mignon. Les vidéos de chatons c'est mignon. Ce livre n'est pas mignon.  Camille est de toute évidence plus lionne que chaton. Ce livre est une grenade dégoupillée, tenue dans la main d'une enfant pas si innocente qu'elle le prétend, et qui contemple le monde des grands en disant "chiche que je l'échappe".

J'aime à dire que le monde ne se scinde pas de manière binaire entre le bien et le mal, et que nous voguons entre les deux au gré de nos tourbillons de vie. Nul doute que le vent de la vie de Camille a soufflé dans tous les sens. Au rythme de ses bourrasques, elle nous dévoile ses peurs, sa fragilité. Ses tempêtes nous révèlent ses failles et ses doutes, avec malgré tout cette indéfectible volonté d'avancer encore et toujours, aidée en cela par la petite fille qu'elle était autrefois. Cette autre, qu'elle a précieusement enfermé dans la Tour de ses souvenirs, oxygène indispensable à la construction de sa vie d'adulte, phare dans la tourmente, lumière qui la guide vers des jours plus heureux.

Avec une franchise déroutante, Camille nous révèle les chocs de sa vie, sans jamais sombrer dans le pathos. Il y a dans la plume de cette femme l'indispensable touche d'élégance qui ramène la lumière au cœur des histoires les plus sombres. J'ignore ce que seront ses prochains écrits, mais il est évident que ce livre a été écrit avec le coeur, et que celui de l'auteure est magnifique. Je n'avais encore jamais été giflé par une hypersensible assumée. C'est chose faite, et c'est ma plus jolie claque.

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